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Séisme, Lison Carpentier

Entre le travail, la volonté d’être une bonne mère, la pathologie de son fils et les difficultés de son mariage, le moindre tracas du quotidien vient alourdir la charge mentale de Lucie. Petit à petit, elle semble se noyer dans sa réalité. Mais celle-ci est elle vraiment LA réalité?

Wahou! Quelle claque!!

Rarement un roman n’aura aussi bien porté son nom, aussi bien dans sa construction que dans son dénouement!


Que vous dire sans vous en dire trop?
Ce texte semble traiter « tout simplement » de la charge mentale d’une mère débordée, dont le quotidien semble pourtant être semblable à celui de nombreuses femmes.
Le quotidien de Lucie semble être parfaitement réglé, malgré les soucis et les quelques incidents qui viendront entacher sa matinée.


Ainsi, nous sommes embarqués dans une de ses journées normales, le bain de sa fille, le lait renversé,
son retard au travail, ses inquiétudes face à son mariage, sa fatigue, extrême…
Le livre paraît tourner autour de sa vie, jusqu’à ce que les lignes commencent à trembler.
Nous perdons petit à petit le sens du temps, baladés entre les souvenirs de Lucie, sa fatigue, sa joie, sa matinée au travail, sa sieste …

Les éléments s’emmêlent plus qu’ils ne s’enchaînent, et le récit devient de plus en plus décousu, comme si il perdait pied. Puis, le rythme s’emballe, une certaine angoisse sort d’entre les incohérences des pensées de Lucie.
Jusqu’à ce que, tout doucement, l’auteure nous amène à la brutalité du dénouement, qui nous frappe de plein fouet, mais explique la construction si particulière du texte.


Et, de la simple histoire d’une maman débordée, nous basculons dans un drame psychologique absolument terrifiant, avec ce que peut vivre une mère de pire.


La plume de Lison, parfois légère, parfois saccadée, aussi simple que poétique, sublime un texte majestueusement érigé.
Un drame percutant, époustouflant, qui nous prend à revers et nous pousse dans nos retranchements.
Magistral!

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Les murs n’ont pas d’âme, Éric Sibaud

Quand une bande de jeunes en recherche de sensations fortes passe une nuit dans un manoir hanté, leurs voeux sont largement exaucés!! Une partie de Ouija et une invocation de démon plus tard, leur excursion vire en un bain de sang digne de leurs plus sombres cauchemars!

Houhou ( comme les fantômes 😆), un roman d’horreur, ça fait du biiiiieeeeen!!
Et,pour les adeptes du genre, ce roman en coche toutes les cases!
En effet, après avoir libéré le démon Asmodée en faisant joujou avec une planche de Ouija, le club des cinq (les 40 ans et plus levez la main!!!) vont se retrouver confrontés à leurs pires cauchemars!
Tooooouuuuus les ingrédients d’un bon film d’horreur sont là: le manoir hanté (rien à voir avec la forme…), le démon kifépeur, la vaisselle kisecasse, les bêbêtes aux yeux kibrillent et surtout, surtout, le fameux  » MAIS NE VOUS SÉPAREZ PAS BORDEL !!! » (non, mais c’est vrai quoi, pourquoi ils se sont séparés ces c…??)!!!
L’intelligence de l’auteur ici est d’utiliser les phobies et les traumatismes des victimes pour leur faire vivre le pire.
Ainsi, il nous propose des scénarios très différents pour chaque action démoniaque, pour notre plus grand bonheur!!
Et, après cette nuit de folie (euuuh, elle était en trop celle là non?) et la découverte de trois cadavres, d’une jeune défigurée et d’un autre « camisolé », c’est l’inspecteur PRINCIPAL Keller (il y tient!) qui va devoir dénouer ce sac de nœuds.
Et il devra pour cela trouver une explication rationnelle à ces événements, survenus sur les lieux même d’une tuerie familiale vieille de 10 ans ( sans compter les affres de la gestapo et autres … Il en a vu ce vieux manoir!!)
J’ai trouvé ce roman rempli de clichés particulièrement kitsch et vintage, et j’ai A-DO-RÉ ça!!!
Tout est bien écrit, le rythme est là, l’intrigue est bien construite… Sur fond d’enquête « Old School », Éric Sibaud nous offre suspense, horreur et frissons sur un savoureux plateau télé sorti tout droit des années 80!
À vos Lévi’s!!!

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Dans la pièce d’à côté, Agnès Capely

Après la perte brutale de son compagnon, Agnès voit tout autour d’elle les signes de leur amour qui perdure par delà la mort. Depuis l’au delà, Didier apprivoise sa « nouvelle vie », et continue de veiller sur celle qu’il aime.

J’avais peur, en débutant ce bouquin, de lire un témoignage fantasque et larmoyant.
Mais cette couverture m’a attirée, et sa lecture a répondu à un besoin, dans l’instant, de me centrer sur mes propres deuils.
Comme un signe.
Et sa lecture m’a fait du bien!
En effet, malgré le témoignage d’Agnès sur son deuil brutal, ce récit n’est pas triste. Bien-sûr, nous partageons la douleur et l’accablement de l’auteure, mais celle-ci est toujours remplie d’un espoir fou, qui l’aide à traverser les instants les plus durs.
Sa vie sera parsemée de signes, de petits « coucous » de son compagnon décédé, qui parviendra par ce biais à la soutenir dans cette épreuve.
Les « non croyants » pourraient être rebutés par cet aspect du roman, mais Agnès a su créé une chose très intelligente, en intégrant de l’imaginaire à son témoignage.
En effet, en se mettant à la place de Didier, elle apporte un côté presque fantastique à son récit, et qui a même le pouvoir de nous faire parfois rire! Cela permet aux plus dubitatifs de mettre une certaine distance avec ce qu’elle a vécu.
En plus, ce côté imaginaire est très bien écrit, construit, et s’inscrit parfaitement en parallèle de la réalité.
Et c’est ce qui rassure tout au long de cet écrit : sa justesse, quand l’auteure décrit sa souffrance face au deuil, mais aussi l’espoir qu’il procure avec tous les signes apportés par Didier, et qui font perdurer leur amour par delà…. Et bien l’au delà!
Ainsi, un livre réconfortant, justement dosé entre le réel et la fiction, qui semble vouloir nous prendre dans ses bras pour nous réconforter!!

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Le côté obscur du poireau, Heckle Freux ( nb7 Éditions)

Bob le démon en prison, enfermé, réduit au silence… Vous y croyez? Moi non plus! Alors que les psys s’interrogent sur sa santé mentale et son avocat sur son génie, le divin Tueur au Poireaux en profite pour monter une équipe légendaire, afin de commettre les pires forfaits après son évasion. Bob le démon est mort, vive Bill le Kaiser!!!

Mais pourquoi est-il aussi méchant? PARC’QUEEEEEUUU!!! (Quoi? Moi aussi je peux avoir des réfs vintage!).
Comme il faut battre le fer tant qu’il est chaud, aussitôt lues, je brûle ( ahah!) de vous narrer les dernières péripéties de notre poireau à gages préféré!


Le deuxième opus l’avait laissé in the bottle. C’est donc dans l’aile psychiatrique de la prison de Longpont que nous retrouvons Bob le démon, magnifié, sublimé, transcendé par l’enfermement. Et oui! Il faut se méfier de l’eau qui dort, le poireau sort de sa chrysalide et devient Bill le Kaiser!
Et même au sein d’une unité psychiatrique, il offre de sa superbe à une étude clinique, quand un psychiatre aux pratiques louches s’intéresse de trop près à son ineffable cerveau.
Mais les incroyables aventures de Bill ne peuvent être stoppées par de simples murs. Petit à petit, l’oiseau fait son nid, et le Kaiser parvient à rallier une équipe de génies, qui s’avère être composée ( composée, comme la salade… Salade, vinaigrette, poireau vinaigrette… Vous l’avez?) de malades, aussi allumés les uns que les autres. Ainsi, il prend ses poireaux pour des réalités, et nous voilà repartis dans un imbroglio de coïncidences et de malentendus.
Cet interlude pénitentiaire nous permet de nous centrer sur la psychologie du personnage, pourquoi pas sur son enfance, mais aussi sur l’arrivée de nouveaux protagonistes.
Patients, médecins, surveillants, mais surtout un jeune avocat en mal de succès. La pomme ne tombe jamais loin de l’arbre, et, fasciné par ce qu’il pense être le génie de son client – et, il faut le dire, par l’argent facile – Alexandre Goupil finit par rejoindre  » le Cartel ».
Après une évasion pas du tout de son fait, mais que voulez vous, l’occasion fait le larron, Bill se retrouve sur la route du crime, avec ses sbires, qui échoueront bien sûr à chaque mission.


Le deuxième opus était plus construit que le premier.
Ici, Heckle Freux semble suivre le chemin de son poireau, et nous offre un récit plus profond, avec des personnages secondaires plus présents et plus creusés.
Et Bill le Kaiser, enfin en paix avec son surnom du poireau, développe des plans encore plus machiavéliques.
Les bons maîtres font les bons valets, et la trilogie s’enrichit donc d’interactions qui lui donnent encore plus de poids.
Quant au twist final….


⚠️⚠️ SPOILER!!! ⚠️⚠️


Je ne peux pas, je ne veux pas y croire .. Je suis là, sur mon canapé, et le monde autour de moi s’écroule…
C’est la fin des poireaux……..
Vraiment?
Entrons dans les spéculations, le poireau fait vivre.
Qui fait le malin tombe dans le ravin.
MAIS, il n’y a pas de corps! Pas de corps, pas de mort! Pas de bras, pas de cho….non, ouais, ok, je sors…
Certes, d’après les éminents spécialistes, le poireau n’aurait pas pu survivre à la noyade.
Mais s’il ne faut jamais mettre la charrue avant les boeufs, je ne peux me résoudre à laisser le Kaiser comme ça. Les poireaux ne sont peut être pas cuits…
À coeur vaillant, rien d’impossible, et j’attends, en me trompant peut être, qu’Heckle Freux pousse son génie encore plus loin, et fasse renaître son phoenix de ses cendres …

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La salle d’attente, Véronique Siharath

C’est dans cette salle d’attente que leur avenir se joue. Cette salle, c’est l’allégorie de leur combat pour devenir parents. Tout au long de leur parcours en PMA, ils seront confrontés aux échecs, à l’espoir, … Et à l’attente. Et c’est dans cette épreuve que Véronique devra se retrouver en tant que femme, afin d’apprivoiser son corps de mère  sans enfants.

Ce livre absolument bouleversant nous amène une vue objective, sincère et sans pathos du combat au corps à corps avec la PMA. Ainsi, il nous interroge d’abord sur la déshumanisation de la prise en charge médicale en France. Numéros de dossiers, attentes interminables, froideur de certains personnels soignants… L’auteure nous parle de la machinerie médico-administrative de la procréation assistée ,dans laquelle le corps des femmes ne leur appartient plus, mais ont des conditions et un « timing » bien définis pour avoir une chance de porter un enfant.


En plus des actes médicaux intrusifs et douloureux,les femmes sont aussi confrontées à la culpabilité, la dépression,la pression sociale.
Dès lors se pose une question : le désir d’enfant est-il un besoin intrinsèque ou une condition sociétale ? À partir d’un certain âge, les « sans enfants » sont jugés, cataloguées.
En parallèle de son parcours médicalisé, Véronique suivra également plusieurs processus – psychologiques, spirituels, voire chamaniques – qui lui permettront de réfléchir sur son rapport à son corps, étape « sublimée » de sa découverte du féminin sacré
Mais, malgré tous ses espoirs qui nous tiennent en haleine, il n’y aura malheureusement pas de happy end, et l’auteure se retrouvera face à elle-même, en tant que femme, et face à son compagnon,dont elle redécouvrira tout l’amour qu’ils se portent.


Je l’ai écrit plus haut, malgré son côté tragique, cet écrit ne verse absolument pas dans le pathos, mais permet à Véronique de témoigner, de se livrer entièrement, sans fausse pudeur, et sans s la fierté imposée par la société, pour ne pas gêner.

Ce livre est un cadeau intime, émouvant et bouleversant, et je remercie de tout mon cœur Véronique de nous l’offrir !!

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D’ici et de plus loin – Nouvelles et poésies, Évelyne Chotteau

Entre mystère et amour, humour et poésie, les nouvelles d’Évelyne Chotteau abordent des thèmes différents, mais toujours avec les émotions et les sentiments en toile de fond. Ainsi, l’auteure passe de la tendresse à la violence avec facilité, nous montrant ainsi qu’elle manie sa plume avec brio, quelque soit l’ambiance du récit.Les textes sont très courts, et feraient parfois presque penser à des exercices d’ateliers d’écriture, tant ils peuvent être dansants.

Ainsi, nous nous baladons, parfois entre une enquête et une romance, entre fantastique et réalités de notre société.

Avec la touche poétique de la fin, ni trop longue, ni trop courte, et totalement savoureuse, ce recueil est complet, et nous permet, d’une part de découvrir l’entièreté de l’univers de l’auteure, mais aussi et surtout d’avoir envie d’en découvrir plus !!!


			
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Les conseils de mon libraire : l’Enfant Don, Jean Darot ( Éditions Passiflore )

Quand Seuvia, aînée d’une famille pyrénéenne, et son mari Jan accueillent Aurora et Simon, ils sont loin d’imaginer le formidable don d’amour qu’ils leur offriront. Ainsi, selon une coutume ancestrale, Seuvia, maîtresse mère, portera un enfant pour son amie infertile.

Je ne peux vous parler de ce bouquin sans vous conseiller de lire  » Femmes Pyrénéennes » d’Isaure Gratacos ( Éditions Privât), qui a par ailleurs préfacé l’Enfant Don. Son ouvrage sur le statut particulier des femmes dans les Pyrénées apporte un regard éclairant sur la société matriarcale de l’époque et de la région.
Une force particulière que Jean Darot entoure d’amour et de tendresse.
Par la voix de Seuvia, il nous parle d’abord de la montagne, de la force holistique de la terre, de la pierre et du bois. Mais aussi de ce qu’en font les habitants, en particulier les femmes. C’est d’abord cet aspect du récit qui m’a séduite : une ode à la terre, à la montagne et aux coutumes ancestrales.
Mais l’auteur nous éclaire également sur la société matriarcale de l’époque, le droit d’aînesse, le  » cap d’Ostau », la tête de la maison.
En effet, dans cette culture communautariste, le foyer, la maison, ont une place prioritaire ( au delà du nom de famille, les aînés portent surtout celui de la maison. Même à mon époque, je me souviens, petite, de « Jeannette de la Maisonnette 😉).
Et c’est l’importance de cet héritage, et le besoin autant viscéral que sociétal de faire perdurer ce nom, incitera Seuvia à offrir un enfant à Aurora, selon une coutume ancestrale.
Et, par ce don, c’est la force, le courage et l’amour de cette population qui est mis en avant.
Et, alors que, adulte, il part soutenir ses parents lors de la Guerre d’Espagne, Adam – l’Enfant Don – offre à sa génitrice une deuxième naissance, celui d’un homme dont elle est fière.


Ainsi, l’Enfant Don est un court roman historique et documenté, mais surtout un emblème de la force et de l’importance des familles Pyrénéennes, et du courage de leurs femmes.

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Sous l’oeil de l’ange, Fréderic Candon ( l’Écharpe d’Iris Éditions )

Il a 7 ans. Il n’aime pas sa mère. Il la tue. Point. Il cherche à fuir  » l’Autre Con », son père, et se réfugie auprès de son Papy Paul, seul être humain qui trouve grâce à ses yeux. Et il tombe amoureux d’Évelyne qui, après sa mort, l’accompagne dans sa mission « justicière », de meurtres en meurtres.

C’est bizarre. Mais, d’abord, c’est drôle. C’est noir. Mais, surtout, c’est drôle.
Ce roman suit la quête sanglante de justice d’un petit garçon, qui semble froid et calculateur, et qui est guidé de façon parapsychique par sa petite amie décédée.
De ses 7 ans jusqu’à sa mort, nous enchaînons les meurtres sordides, les tortures toujours plus inventives, MAIS systématiquement justifiées.
Ainsi, ce petit garçon aux capacités intellectuelles hors normes, devient un avocat brillant et – allez, je me lance, j’ose – un sombre connard!
En effet, sous couvert d’équité, il laisse son orgueil et son sentiment de supériorité s’exprimer, de façon totalement puante.
Mais bon, il est sympa quand même.
Non, franchement, non.
Malgré ses valeurs et sa bonne volonté, j’ai ADORÉ le détester!!!!
L’auteur manie brillamment l’humour noir et la dérision, et nous régale de scènes totalement surréalistes!
On rit, on rit, on rit !!!!
Inclassable, délicieux, à consommer sans modération!!!

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Poireaux et châtiments, Heckle Freux (Nb 7 Éditions)

Après la non-tuerie, plus vinaigrée que sanglante, dite  » du Poireau Vinaigrette » ( cf chronique du même nom de votre obligée !), FX se met à la poursuite de Sam le fantôme, pour récupérer l’honneur et l’héritage de son frère Christophe. Mais le tueur de la mort qui tue a grandit, et se frotter à lui revient à plonger dans les Enfers. Sam le fantôme is dead, God save Bob le démon !!!

Poireau bloody Poireau!
Il revient, et il est pas content!
Fort de son exploit inénarrable du tome 1, Bob le démon doit faire face à un danger incommensurable : un facteur est à ses trousses!
Ainsi, FX s’autoproclame vengeur solitaire et traque Bob le démon sur la Côte d’Azur, where the poireau have no name.
But, message in a poireau oblige, nous voilà repartis dans une course aux quiproquos invraisemblables!
Nous pensons donc nous trouver dans la même configuration que dans le premier opus : une somme d’incompréhensions qui donne des situations ubuesques !
Mais pas que, et loin de là!
Nous avons compris, avec le changement de nom du protagoniste ( mais qui garde, je vous rassure, son égo surdimensionné), que l’intrigue allait évoluer.
En effet, ce roman est construit complètement différemment de son illustre prédécesseur.

L’intrigue est plus creusée, ficelée avec plus de protagonistes impliqués, et débouchant sur une réelle enquête.
Nous retrouvons, bien sûr, l’ineffable orgueil et l’inégalable bêtise de Bob qui, bien au delà de l’organisation mafieuse par laquelle il pensait être « employé », pense se retrouver au sein… d’une secte!
Je ne peux pas vous en dire plus sur l’histoire elle même sans vous spoiler.
Laissez moi donc vous reparler de la plume de l’auteur, qui a diablement évolué!
En effet, Heckle Freux ne se repose pas sur ses poireaux en reprenant la vinaigrette de sa première recette, qui a pourtant fait son succès.
Highway to the poireau, l’enquête s’enrichit, se construit, pour notre plus grand bonheur!
Et l’auteur prend le risque d’aller à l’encontre de l’immuabilité de son héros, car poireau se retrouve in the bottle, et nous promet une nouvelle étape dans l’évolution du personnage dans la prochaine enquête!
Je ne vous ferais pas l’affront de vous reparler des référence culturelles hilarantes semées ça et là, ni du sublime niveau de langage de votre tueur préféré, Heckle nous régale encore!
It’s a kind of poireau !

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Ecchymoses, Carelle D. ( Éditions l’Écharpe d’Iris )

Après une enfance sous le signe de la maltraitance et du viol, Agnès a réussit à construire une vie idyllique : une famille, un mari aimant et son travail épanouissant d’infirmière. Mais, quand un soir elle rencontre son bourreau, cette rencontre déclenche chez elle une folie meurtrière et vengeresse.

Ce thriller s’ouvre sur une scène abominable d’une violence insoutenable ( âmes sensibles s’abstenir !) !
Nous suivons dès lors la criminelle, Agnès, d’une froideur toute professionnelle, qui, dans sa quête de justice et de vengeance, élimine chirurgicalement les maltraitants et leurs complices.
Franck Freda et Hadrien Servier tentent de résoudre ce massacre, et démèlent pour ce faire les méandres du passé d’Agnès.
Nous nous interrogeons ainsi sur les conséquences à long terme de la maltraitance des enfants, et de la possibilité qu’ils reproduisent la violence qu’ils ont subi, mais aussi sur le désir de vengeance qui peut les habiter. Par le regard d’Agnès sur ses patients maltraités que le système ne peut aider, on remet en doute l’efficacité toute relative de la justice ordinaire.
Et, au delà de l’épopée d’Agnès, nous découvrons une société secrète qui, elle aussi, traque les bourreaux et vient au secours de leurs victimes
Ainsi, alors que nous croyons être arrivés au bout de l’intrigue, l’auteur tissé une toile aux multiples fils, qui relancera la dynamique du roman jusqu’à la dernière page.
Entre nouveaux personnages, justiciers cachés, et mystères familiaux, nous serons constamment baladés de révélations en émotions, de suspenses en angoisses.
Si le thriller est plus court que le plupart de ceux que j’ai déjà lu, j’ai eu l’impression que l’auteur « galopait » au fil de son enquête. Mais, honnêtement, j’ai apprécié ne pas devoir lire des pages traînant en longueur qui, il faut l’avouer, peuvent être inutiles dans un certains bouquins.
Et c’est un vrai tour de force de parvenir à construire une intrigue si complexe, tout en travaillant la psychologie des personnages de manière si complète, en si peu de temps ( 164 pages).
À aucun moment je ne suis restée sur ma faim, et j’ai eu tout le temps de connaître les protagonistes, de m’attacher à eux, et de m’interroger sur le bien fondé de leur quête.
Un thriller poignant, sanglant, et efficace à souhait !!! Prévoyez de ne pas pouvoir le lâcher avant la dernière page !!!